vendredi 5 novembre 2010

Babolat, le tennis à la française dans le Colorado

Babolat, la plus vieille marque de l'histoire du tennis, a pénétré le marché américain il y a 10 ans de cela. Cette entreprise familiale a misé sur deux joueurs emblématiques, l'Espagnol Rafael Nadal (numéro 1 mondial à ce jour) et l'Américain Andy Roddick.



Cet article retrace l'histoire de cette marque et ses choix stratégiques.

Rafael Nadal, numéro 1 mondial, joue avec une raquette de la marque française Babolat.

Roland-Garros bat son plein. Ce prestigieux tournoi est l’occasion pour les marques de raquettes de faire valoir leurs produits par le biais des joueurs professionnels qu’elles sponsorisent. Babolat, la plus vieille marque de l’histoire du tennis, née à Lyon et active dans le Colorado, a misé sur l’Espagnol Rafael Nadal, numéro un du classement mondial 2008, et l’Américain Andy Roddick. Portrait d’une entreprise familiale qui a toujours su saisir la balle au bond.

« En 1875, un an après que les règles du tennis ont été établies en Grande Bretagne, Bussey, un fabricant de raquettes anglais, est venu à Lyon demander à mon arrière-arrière-grand-père de travailler pour lui », explique Éric Babolat, PDG de l’entreprise qui porte le nom de sa famille depuis 5 générations. « À l’époque, les Babolat étaient des fabricants de cordes de violoncelles très réputées, en particulier chez les luthiers italiens. Nous avons alors commencé à produire des cordages pour raquettes tout en poursuivant notre activité d’origine. » Ainsi débuta la saga de la famille Babolat, qui peut aujourd’hui se targuer d’être l’entreprise la plus ancienne sur le marché du tennis. « René Lacoste, l’un des meilleurs joueurs français du début du XX ème siècle utilisait déjà Babolat. »

Pendant longtemps, l’entreprise fabrique uniquement du cordage en boyau. « C’est le matériau qui offre e plus d’élasticité et de souplesse aux joueurs. Andy Roddick par exemple, qui détient le record du monde de vitesse au service avec 240 kilomètres par heure joue avec un cordage en boyau. » En 1986, l’entreprise innove avec des cordes en synthétique. En 1994 enfin, le père d’Éric décide de diversifier la production en lançant la première raquette Babolat. En 15 ans à peine, la marque s’est appropriée entre 25 % et 30 % du marché européen et s’est hissée au 4 ème rang mondial derrière les entreprises américaines Wilson, Head et Prince.

En France, le tennis est le sport le plus pratiqué après le football. Plus de 1,1 million de Français sont licenciés. Pourtant, après une vague de popularité dans les années 80, l’engouement s’est tari pendant la décennie suivante. Pour faire face à ce déclin, Babolat a décidé de lancer sa marque aux États-Unis, un marché plus dynamique que celui de l’Hexagone. « En 2000, nous avons créé une filiale de commercialisation à Denver dans le Colorado. C’était la première fois que Babolat s’implantait hors d’Europe », explique Jean-Louis Boyre, président de Babolat pour l’Amérique du Nord. « Les États-Unis sont le premier marché du tennis au monde, sans doute parce que la fédération de tennis américaine (USTA) est plus active et vise un public beaucoup plus large que la fédération française, qui mise surtout sur les plus jeunes en développant des activités ludiques ». L’USTA par exemple a mis en place le « cardio tennis » pour un public adulte et féminin. Ce programme combine des exercices d’échauffement et d’aérobic visant à améliorer le rythme cardiaque des joueurs. En 2007, la pratique du tennis aux États-Unis a ainsi augmenté de 17 %.

En 10 ans, Babolat est parvenu à capter 20 % des parts du marché américain, une réussite que l’entreprise doit notamment à ses innovations. « Le marché du tennis est relativement mature », explique Jean-Louis Boyre. « Croître dans un marché stable signifie prendre des parts aux concurrents. La recherche et le développement sont donc indispensables », souligne-t-il.
Ainsi, Babolat a lancé les systèmes Woofer et Cortex, qui améliorent le contrôle de la balle et réduisent les vibrations lors de la frappe. En arrivant aux États-Unis, Babolat a également dû adapter ses produits puisque la pratique du tennis n’est pas tout à fait la même qu’en Europe : « En France, le tennis est en majorité un sport masculin et jeune alors que les joueurs américains sont plus âgés et préfèrent le double dans des équipes mixtes. Nous avons donc conçu des produits pour les besoins spécifiques de ces joueurs de club », poursuit Jean-Louis Boyre.

Chaque génération Babolat a contribué à développer la marque, que ce soit le grand-père d’Éric qui lança les machines à corder électriques ou son fils qui, le premier, eut l’idée de commercialiser les raquettes aux États-Unis. Éric, lui, a créé il y a un an la Propulse, une chaussure haute technologie dédiée uniquement à la pratique du tennis. « Nous nous sommes aperçus qu’il n’existait pas encore d’offres de chaussures conçues  spécifiquement pour le tennis. Or, c’est un sport où le déplacement du joueur est essentiel. Il doit pouvoir bouger latéralement et revenir au milieu du court de tennis le plus rapidement possible », explique Éric Babolat.

Sa marque a donc développé un partenariat avec l’entreprise Michelin afin de créer des semelles de chaussures parfaitement adaptées aux surfaces des courts. Les Propulse représentent aujourd’hui 15 % du chiffre d’affaires de Babolat après les raquettes (50 %), le cordage et les produits dérivés (35 %). Cinq générations après la création des premiers cordages, le tennis coule toujours dans les veines des Babolat.

Source: France-Amérique

Grand événement tennistique français

N'oubliez pas que demain commence le Masters de Paris Bercy 2010, le dernier tournoi ATP Masters 1000 de la saison.

Quel est le mode d'emploi pour s'offrir un tournoi ATP ou WTA ?

Il n'est pas évident à notre époque de créer un tournoi ATP ou WTA. Il y a tout un processus à respecter afin d'intégrer un calendrier très chargé.

Cet article vous permettra de comprendre les difficultés pour un tournoi d'intégrer le circuit ATP ( association qui organise le circuit masculin de tennis).


Voici cet article:

Quinze ans après se dernière édition, le tournoi de Nice renait de ses cendres à partir de lundi. Un retour voulu depuis «plusieurs années» par le maire de Nice, Christian Estrosi, mais seulement entériné en novembre dernier. La faute à un manque d’opportunité dans le calendrier de l’ATP, l’association qui organise l’ensemble du circuit masculin de tennis. «Il ne suffit pas d’avoir de l’argent et du savoir-faire pour organiser un tournoi, explique Denis Naegelen, directeur du tournoi WTA (l’équivalent féminin de l’ATP) de Strasbourg. Il faut une date!» En effet, ATP comme WTA découpent leur calendrier en semaines, dont ils attribuent les droits à des promoteurs. Chaque semaine appartient donc à un promoteur, qui peut installer le tournoi où il le souhaite, à condition «de respecter l’intégrité du calendrier, précise Denis Naegelen. Pour le tournoi de Nice, par exemple, placé une semaine avant Roland-Garros, il ne faut pas qu’il soit à plus d’une heure de vol de Paris, qu’il n’y ait pas de décalage horaire et qu’il soit sur terre battue.»

300 à 400.000 euros la location

«Une date s’est libérée dans le calendrier, poursuit
Jean-François Caujolle, co-directeur du Masters de Paris Bercy et organisateur de l’Open azuréen. Le promoteur du tournoi de Kitzbuhel, à qui appartient cette semaine du 16 au 22 mai, ne voulait plus organiser le tournoi en Autriche. Alors il a décidé de louer sa date, et c’est le premier à se jeter sur l’occasion qui l’a emporté.» Pour un bail de cinq ans de «300 à 400.000€ l’année» avec une option d’achat, le tournoi se déplace donc vers Nice, avec l’aval de l’ATP. Le prix de location est fixé en fonction de la catégorie du tournoi, les plus gros (hors Grand Chelem et Masters) étant les 500 series (11 tournois) puis les tournois 250 (40), dont Nice fait désormais partie. «Quand on veut obtenir une épreuve de ce type, résume Denis Naegelen, soit on achète à un promoteur, soit on la loue à un organisateur qui n’arrive pas, dans son contexte, à s’en sortir.» Pour autant, ces délocalisations ne sont pas très fréquentes. «Il y a très peu de transactions, conclut-il. Le calendrier est assez stable.»
Bertrand Volpilhac

OPEN DE NICE COTE D'AZUR